En 1996, nous avons célébré les 60 ans du Front Populaire. Cette période de notre histoire a été marquante à plus d’un titre.
En 1936, le gouvernement de Léon Blum a accédé au pouvoir et mis en chantier un certain nombre de réformes qui auront marqué pour longtemps l’histoire économique et sociale de notre pays. Parmi celles-ci, on peut notamment citer :
Ces réformes ont bel et bien constitué une rupture dans un contexte économique de crise et de baisse salariale. En outre, la victoire des forces de gauche a aussi signifié la victoire du front démocratique politique et syndical contre les ligues fascistes d’extrême droite qui avaient fait vaciller la République deux ans plus tôt.
La victoire du Front Populaire a ainsi redonné l’espoir aux Français en s’efforçant de consolider la République et faire repartir la croissance économique. Ce formidable enthousiasme de l’été 1936 parmi les couches populaires avec les premiers départs en vacances, bon nombre d’Athégiens ont voulu eux aussi le célébrer à travers un voyage à Fécamp (train spécialement affrété), au bord de la mer, cet été, et d’une guinguette sur les bords de l’Orge. Ce climat tout à fait particulier, la municipalité a décidé de le faire revivre à travers une semaine d’animation consacrée au Front Populaire.
Le Bulletin Municipal N°3 donne les résultats des élections au Conseil Municipal.
Deux listes s'affrontaient : celle du "Bloc Ouvrier et Paysan" (aucune appartenance politique n'est signalée mais il s'agit du Parti Communiste) qui l'emporte, et celle d' "Action Communale et d'Ordre Social" regroupant des indépendants, républicains socialistes SFIO, radicaux. La liste de Mr Pâquereaux regroupe 8 employés du chemin de fer, 3 métallurgistes, 3 menuisiers, 1 charron, 1 lithographe, 1 boulanger, 1 coiffeur, 1 ébéniste, 1 serrurier, 1 mécanicien, 1 chauffeur, 1 maçon.
La guerre, avec le Gouvernement de Vichy, va perturber le système municipal puisqu'un maire est nommé en la personne de Monsieur Leroy. En 1944, le Comité de la Libération nomme Fernand Protas. En mai 1945, de nouvelles élections élisent Lucien Midol puis c'est Alexandre Rosier qui lui succède de 1947 à 1959.
Plâteau d'Athis-Mons, années 1930. Coll. Centre Culturel. M. Regnier.
La décennie 1930/1940 est riche en transformations. Le territoire communal s'est presque complètement urbanisé avec les lotissements. Les tensions politiques locales, à gauche, sont sûrement à mettre en parallèle avec les tensions nationales et internationales. Nous sommes conscients que ces aperçus mériteraient une recherche plus approfondie pour mieux connaître et comprendre la vie des entreprises locales et celle des ouvriers et salariés travaillant soit à Athis-Mons, soit à l'extérieur mais habitant la commune.
Déposés aux archives départementales de l'Essonne, ces annuaires de la Seine-et-Oise, ancien département recouvrant avec la Seine notre actuelle région Ile-de-France, donnent des informations intéressantes sur les différents commerces, administrations, entreprises industrielles ou agricoles, et les professions dans les communes.
Nous retranscrivons l'article concernant Athis-Mons pour la période 1935/1936. Il appelle quelques commentaires :
Gare de triage Athis-Juvisy vers 1935. Coll. Centre Culturel. Archives Paris-Orléans.
Ne sont pas mentionnées toutes les activités liées aux deux sociétés de chemin de fer : PARIS-ORLEANS (PO) et PARIS-LYON- MARSEILLE (PLM). C'est en 1937 qu'est créée la SNCF. Ces activités concernent le trafic de voyageurs ou de marchandises avec la gare de triage, différents ateliers de nettoyage, réparation des locomotives ou des wagons... L'orthographe des noms propres qui vont suivre est sous toute réserve.
Athis-Mons à 14 km de Corbeil. T. Tél., (Orléans), ligne de Paris à Orléans, à 17 Km de Paris, 10.033 habitants 3.362 électeurs, canton de Longjumeau, arrondissement de Corbeil.
Quai de l'Industrie vers 1905. Coll. Centre Culturel
nous apprenons qu'il n'y a que 8.143 habitants mais que cette commune bénéficie, de par sa gare importante, d'un certain nombre de services et de commodités pour la vie quotidienne que l'on ne trouve pas à Athis-Mons, bien que plus peuplée :
La Belle Etoile et l'avenue M. Sembat - 1930. Coll. Centre Culturel - M.Fauny.
regroupement des deux communautés villageoises d'Athis et Mons.
la population athégienne se répartit ainsi :
Au total : 10.822 habitants. Il ne reste qu'à peine 20% de la population habitant les deux noyaux anciens.
Fête scolaire au Parc D'Avaucourt 1931/34. Coll. Simon.
Né en 1872, Léon Blum appartient à la bougeoisie juive d'Alsace. Reçu à l'Ecole Normale Supérieure, il entre au Conseil d'Etat en 1895. Sa culture, très étendue, est surtout littéraire et juridique. En 1897/98, il devient vraiment socialiste, à l'occasion de l'affaire Dreyfus. Jaurès aussi influence profondément son engagement politique :
"C'est de Jaurès», écrit-il en 1929, «que je tiens tout ce que je pense et tout ce que je suis". Comme lui, Léon Blum veut réaliser une synthèse entre socialisme et démocratie, entre réforme et révolution, entre patriotisme et internationalisme. Il veut contribuer à réaliser l'unité socialiste.
Il va d'ailleurs dominer de très haut l'histoire du socialisme pendant la première moitié du XXe siècle. Il a présidé le gouvernement issu des élections de 1936 et son nom reste lié aux conquêtes sociales du Front Populaire, notamment les congés payés.
Il a par ailleurs écrit d'innombrables articles dans le journal Le Populaire, ainsi que plusieurs livres qui constituent une importante contribution à la pensée socialiste.
Sa chute en 1937 est provoquée par les divisions de la gauche, nées en particulier de la politique de non-intervention en Espagne et par l'hostilité de la droite. Il revient à la tête du gouvernement en mars-avril 1938, et doit de nouveau se retirer devant l'opposition des sénateurs. En 1940, Blum est de ceux qui refuseront les pleins pouvoirs à Pétain.
Nos sources : Encyclopédie Universalis, grand Larousse Universel.
Né le 18 décembre 1885 à Paris. De profession ouvrier tourneur, Marius Paquereaux fut militant socialiste puis communiste et secrétaire de la Fédération de Seine-et-Oise. Il a été membre du Comité Directeur puis membre du bureau politique du Parti Communiste. De 1928 à 1931, il devient maire d'Athis-Mons. Puis exclu du PC en 1930, il adhère au Parti Populaire Français en 1936, puis au Front Révolutionnaire National en 1939. Il décède à Juvisy des suites d'un attentat, en 1943.
Né le 22 octobre 1883 à Roye (Somme). Ouvrier métallurgiste à Athis-Mons, il est membre du Parti Communiste et maire adjoint. Sa participation active à la manifestation du 1er Mai 1927 lui valut d'être révoqué de la municipalité par décret du Président de la République. En 1931, il est porté à la tête de la mairie d'Athis-Mons et conserve cette fonction jusqu'en 1940. Parallèlement en 1934, il est élu Conseiller Général du canton de Longjumeau. Le 31 mai 1935, aux côtés du maire de Villeneuve-le-Roi, Bonneval, et du député Midol, il fut un des orateurs au meeting de soutien aux grévistes de l'entreprise de chantiers Deschiron, au nom du Parti Communiste et du syndicat unitaire. Le 10 février 1940 est prononcée la déchéance de Besson. Il sera interné en Algérie.
Né le 24 septembre 1883 à Château-Châlon (Jura); il est ingénieur des Arts et Métiers, puis mécanicien à la Compagnie du PLM d'où il sera révoqué en 1920. De 1926 à 1938, il est membre du Comité Central du Parti Communiste, puis de 1924 à 1959, membre du Bureau Politique.
Après avoir été élu conseiller municipal de Juvisy, puis député de la circonscription de Corbeil en 1932, puis celle de Lonjumeau en 1936, il devient conseiller municipal à Athis-Mons, en 1939.
Arrêté le 8 octobre 1939 pour constitution du Groupe Ouvrier Paysan, Midol, comme tous ses camarades qui n'avaient pas répudié le Pacte germano-soviétique, fut condamné le 3 avril 1940 à 5 ans de prison et à 4.000 francs d'amende pour "reconstitution de la liste dissoute". Interné à la Maison du Puy, il est ensuite transféré à Maison-Carrée en Algérie. Libéré en 1943 par les troupes alliées, il se consacre en particulier à la reconstitution des syndicats d'Alger puis est proposé au Général de Gaulle, comme commissaire à la production industrielle dans le Comité Français de Libération Nationale.
Il est maire d'Athis-Mons de 1944 à 1948, réélu conseiller municipal en 1953, membre des assemblées constituantes de 1945 et de 1946, élu député de Seine-et-Oise en novembre 1946, réélu en 1951 et 1956. Il siège au secrétariat de la Fédération des Cheminots de 1944 à 1948, au comité central et au Bureau Politique de 1945 à 1959. A 73 ans, il demande à ne plus avoir de responsabilités électives mais continue d'exercer jusqu'à sa mort la présidence de l'Amicale des Vétérans du PCF. Lucien Midol meurt le 26 décembre 1979, à 96 ans. Il sera inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Une place d'Athis-Mons porte son nom. (Sources extraites du Dictionnaire Maitron).
"COLLISIONS ENTRE DEUX CYCLISTES
Le 3 janvier, une jeune homme de 17 ans, Emile Rottellini, qui se rendait à son travail à bicyclette, a renversé rue Edouard Vaillant un autre cycliste, Mr Vantillard Joseph, 42 ans, demeurant 9, même rue, qui se rendait également à son travail. Ce dernier n'a que des blessures sans gravité.
La chaîne de la bicyclette de Rottellini ayant sauté, il voulut freiner, mais le câble du frein s'étant rompu, il ne fut plus maître de sa machine".
"P. L. M. VERS LE SOLEIL... A MOITIE PRIX
Passer les plus durs mois de l'année sur la Côte d'Azur, c'est savoir vivre. C'est goûter à la fois les charmes infinis de la mer et de la montagne, dans un décor de rêve, par une température agréable et régulière.
Comme l'an dernier, le P.L.M. vous offre le voyage à moitié prix".
"LES GREVES DANS NOTRE REGION
L'arrêt du travail a été presque complet dans toutes les branches de l'industrie. Le mouvement déclenché jeudi dernier, 4 juin, dans la région parisienne, a fait tache d'huile.
A Corbeil, le vendredi 5 dans la matinée, les ouvriers des Grands Moulins cessaient le travail pour le reprendre le lundi matin après entente avec la direction.
Samedi matin, les ouvriers de l'imprimerie de la régie Crété, au nombre d'environ 1.400, abandonnaient le travail. Le mouvement était bientôt suivi dans les établissements ci-après : (L'Abeille de l'Essonne retrace ensuite la situation des mouvements sociaux dans la région. Nous avons retenu ceux des villes les plus proches d'Athis-Mons).
Athis-Mons, à l'entreprise Deschiron(travaux publics) : 1.500 grévistes.
Paray-Vieille-Poste, entreprise de travaux publics Graticola : 50
Juvisy, à l'entreprise de réfection des voies férrées : 50.
Aux carrières de Saint-Michel-sur-Orge : 75.
Savigny-sur-Orge, à la manufacture de bas : 25.
Villeneuve-le-Roi, à la Société de Constructions : 80.
Massy, laboratoires industriels : 160.
Viry-Châtillon, à l'entreprise Rivière, travaux publics : 200.
Notons avec satisfaction que la période de grève s'est déroulée sans incident notable... tout au moins dans la rue."
"PROLONGATION DE LA SCOLARITE
En vue de la prolongation de la scolarité, la Municipalité a pensé qu'il était nécessaire de créer deux classe s supplémentaires au Groupe Pasteur. Dans ce but, les plans et devis estimatifs prévoyant ces deux classes, l'aménagement de la cantine, une salle de dessin pour le cours complémentaire et le revêtement du sol de la cour, seront soumis au Conseil Municipal et ensuite à l'approbation avec demande de suvention".
"AVIS
La municipalité informe les commerçants d'Athis-Mons, que les bons d'épicerie, de lait et de pain, délivrés par le Bureau de Bienfaisance, ne doivent en aucun cas être pris en paiement d'articles qui ne sont pas de première nécessité comme ceux indiqués ci-dessus.
Elle compte sur leur concours pour l'aider à combattre les abus, dans l'intérêt des nécessiteux eux-mêmes et de l'ensemble de la population".
"LE CHOMAGE
En 1936, quand les ouvriers d'Athis-Mons nous envoyèrent siégerà l'Hôtel- de- Ville de notre localité, nos premières préoccupations ont été non seulement pour l'enfance, mais également pour ceux qui sont si durement touchés par la crise économique actuelle, dont ils ne sont pas responsables. Je veux dire les chômeurs !
Nous avons en toutes circonstances défendu les revendications des gens sans travail, aussi bien sur le plan local que sur le plan général.
Nos relations avec le Comité des Chômeurs sont pleines de cordialité et de fraternité, toutes les revendications présentées par ce Comité sont et seront toujours examinées avec la plus grande attention, tout en tenant compte des intérêts qui nous sont confiés.
La Commission paritaire du chômage fonctionne d'une façon parfaite, avec le seul souci d'éviter toutes injustices dans l'intérêt de ceux qui souffrent avec leur famille, de la situation qui leur est faite.
Donc de ce côté également, nous avons fait tous nos efforts pour soulager ceux qui momentanément sont victimes de la crise et ils peuvent être tous assurés du concours de leurs élus pour réclamer avec eux du travail pour les jeunes, et une retraite pour les vieux.
Guilmard, Adjoint au Maire d'Athis-Mons".
Manifestation à Paris. Coll. E. Lasnot.
En 1936 en pension sur Clamart, pupille de la nation à 13 ans.
«En 1934/35, il y avait des manifestations sur la place de la Mairie de Clamart. Comme ce n’était pas loin, nous entendions les manifestations. Ils chantaient le plus souvent l’Internationale. Etant nous-mêmes pensionnaires, nous avions très peu de rapport avec le gens de l’extérieur. Le seul contact que j’avais, c’était avec maman le dimanche».«A l’époque, je passais le certificat d’études. J’avais obtenu tous les prix, mais du fait de mon départ en vacances avant le 14 Juillet, je n’ai rien eu. Un choix s’imposait entre les vacances et les récompenses scolaires...».
Défilé à Paris - Coll. E. Lasnot
«De mars 1935 jusqu’à la fin 1936, j’étais au régiment. Lorsque je suis rentré, j’étais bien content des suites du Front Populaire car cela correspondait à mes idées. Je suis rentré au chemin de fer où j’ai débuté comme facteur aux écritures à Tolbiac. Puis je fus affecté à Etampes et c’est là que je me suis rendu compte qu’il y avait quelque chose de changé dans ma vie. En allant voir le docteur, l’un de mes collègues a su qu’il était maintenant possible de se faire rembourser les frais grâce aux assurances sociales. Là j’ai trouvé que Front Populaire avait véritablement fait avancer les choses.
Puis j’ai rencontré des jeunes qui partaient pour la guerre d’Espagne. Sur le coup, je ne les ais pas compris ; cette idée qu’ils défendaient, la guerre de contre le gouvernement espagnol.
Vint ensuite la période où je travaillais dans un bureau de ville. On fabriquait des billets de transport pour les gens qui n’avaient alors plus besoin de passer dans les gares. Tellement de gens n’étaient jamais partis en vacances et là, c’était l’explosion des voyages. Ces gens avaient travaillé pendant des années sans jamais pouvoir s’offrir des congés. Et d’un coup, on leur disait «tu vas être payé pendant quinze jours pour être en vacances». C’était vraiment une révolution. Je suis content de l’avoir vécu parce que cela me restera jusqu’au bout».
«En 1936, j’avais 15 ans. Je passais mon Brevet à l’école du Chemin de Fer à Paris. Tous les jours, je ne rendais à Paris par le train. Le trajet jusqu’à la gare se faisait dans le noir car il n’y avait pas de lumière.
Aux abords de l’école, les manifestations étaient nombreuses. Elles se terminaient souvent par des bagarres. Les C.R.S. n’existaient pas à l’époque et pourtant plusieurs agents étaient envoyés en renfort. Ca a duré pendant des mois, et c’est ce qui a motivé le Front Populaire a postuler aux élections de 1936, aboutissant au fameux 3 mai 1936. Et effectivement, les résultats des élections ont changé beaucoup de choses. Nous avons vécu comme une mini révolution économique et sociale...
Parmi mes mauvais souvenirs, je déplore les trop fréquentes bagarres qu’on voyait dans la rue, tous les attroupements, les manifestations. Nous étions toujours pris entre deux feux. Si le Front Populaire n’avait pas remporté ces élections, je me demande ce que ça aurait donné restrospectivement. La tension aurait été encore plus importante.
Le meilleur souvenir de cette époque : une fois que tout cela a été promulgué, la liesse s’est emparée de la rue. Les congés, la sécurité sociale, l’augmentation des salaires, une résorption du chômage : partout c’était la fête, la joie d’une grande majorité de la population. De mai à fin juillet, nous avons vécu une vraie fête populaire».
«Nous étions vraiment dans la Bretagne profonde. A l’époque, beaucoup de jeunes, de cousins, d’oncles ont quitté la terre pour aller travailler à Paris. C’était dramatique, j’en rêvais la nuit. Et puis les premiers congés payés sont arrivés. Les vacanciers avaient de l’argent plein les poches. Au delà de leur situation financière, leur état d’esprit avait également été transformé. Des gens pauvres quelques mois auparavant étaient tout d’un coup devenus vaniteux du fait de leur nouveau statut.
Au moment du Front populaire et ses conflits, le colonel De Laroque, président des Croix de Feu en 1931, créa en 1936 le parti social Français. C’était un peu le Front National de l’époque. On voyait les avions survoler nos villages, ils lançaient des tracs pour contrer le Front Populaire, je me souviens que je ramassais ces tracts et les portais à mes parents. Mon souvenir le plus intense, c’était de voir les gens de Paris revenir aux sources. Pourtant, déjà à ce moment là, j’avais de mon côté en projet de partir sur Paris...».
«Quand on a fait la grève, je travaillais comme couturière. Nous étions cloisonnées dans l’atelier. Je me souviens être restée huit jours sans rentrer à la maison. Nous achetions des tomates mûres et des oeufs que l’on envoyait sur les manifestants qui eux, nous empêchaient de faire grève. On s’est bien amusé, parce qu’à 20 ans les questions politiques, au délà de la défense de nos droits, çà nous passait au dessus de la tête.
Les premières vacances en congés payés, c’étaient folklorique ! C’était aussi et surtout la grande joie pour tout le monde. Nous sommes descendues sur la Côte d’Azur. 20 heures de train ont été nécessaire. En plus de çà, impossible de trouver des places assises entre Paris à Menton tellement il y avait du monde. De vraies sardines en boîte ! Nous allions aux toilettes à tour de rôle pour pouvoir s’assoir quelques instants et se reposer. Qu’est-ce qu’on a pu rire..."
«En ce temps là, on était carrément révolutionnaire. On voulait tous les éliminer ; oui j’étais virulente. Ce besoin de parler, d’exprimer mon point de vue, était bien plus fort que la volonté de défendre des idées. Je ne maîtrisais pas le contenu de ces discours... Je commençais tout juste à travailler».
«A 17 ans, j’étais lycéenne à Lyon, en 1936. Je n’étais jamais partie en vacances. Maman et ma tante voulaient absolument connaître Antibes. Une idée fixe car elles n’y étaient jamais allées et voulaient découvrir cette ville depuis longtemps. Il y avait un de ces mondes, dans le train...».
«Travaillant dans l’hôtellerie sur la côte au moment des élections, j’ai donc vu ce flot immense des parisiens débarquer sur les plages méditerranéennes. Un vrai gachi pour la région qui était habituée à accueillir des gens fortunés et qui, suite aux congés payés, transformait toute la donne. Les ouvriers apportaient beaucoup de travail supplémentaire, mais pas beaucoup de sous».
«J’étais dans une usine de grande envergure. Le patron n’attendait pas de nouvelles réglementations pour nous donner des augmentations. Dans ces conditions, pourquoi faire grève ! Je suis resté 60 ans dans la même entreprise.
En 1936, nous avions un patron tout ce qu’il y a de super, les 40 heures par semaine avaient déjà été adoptées. Tous les avantages destinés aux ouvriers, il nous les donnait avant que la loi les impose.
A ce moment là du Front Populaire, c’était formidable ; il y avait des débats dans les bistrots, on se battait dans les rues, aux réunions, dans les troquets. Une fois, avec un voisin, la curiosité nous a incité à participer à l’une de ces réunions. Le lendemain à l’usine, tout le monde le savait et nombreux nous en ont fait le reproche».
Une bibliographie sur le Front Populaire est disponible dans les bibliothèques municipales (documentaires, histoire, romans...). Quelques ouvrages sont particulièrement recommandés pour ceux qui s’intéressent de plus près à cette période de la fin des années 30, début des années 40.
Nos remerciements aux personnes et différents services qui ont participé à l’élaboration de ce dossier sur 1936 à Athis-Mons :
Mme Jouclad de la bibliothèque, M. Petit du Centre Culturel, Mme Loreaux du service municipal Athis-Mons Retraités, M. Picard du service municipal de la Démocratie Locale, Mme Planque du service municipal de l’Urbanisme, aux élus municipaux André Boiton et Jean-Jacques Delaveau.
Nos remerciements également aux différents services d’archives et aux personnes qui ont apporté leurs témoignages.
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