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Les Irlandays - Chut, c'est off !

Publié vendredi 8 mars 2013 à 12h43.

Archives : cet article date de plus de 6 mois.

Comment on organise un festival de l’ampleur des Irlandays ? Qu’est-ce-qui se passe dans les coulisses ? C’est les questions que s’est posées l’@beille et qu’elle a transmises aux principaux intéressés. Rencontre avec le Centre culturel et la Coordination culturelle de la CALPE, tous deux au cœur de la « grosse machine » qu’est ce festival.

L’@beille : Pour commencer, un petit retour en arrière. Comment est né le festival Les Irlandays ?

Coordination culturelle : La première édition remonte à 2002 et n’avait lieu qu’à Athis-Mons. À l’époque, l’idée était de célébrer les 10 ans de jumelage entre la Ville et Ballina, une commune d’Irlande. En 2006, la manifestation est devenue intercommunale : l’événement mobilisait déjà du public sur tout le territoire et on était alors en pleine période de transfert de compétences entre Athis et l’Agglo, notamment pour la culture. La logique voulait donc que le festival soit organisé à l’échelle de l’intercommunalité, d’autant plus qu’on pressentait que cela pouvait le faire rayonner encore plus. Une intuition qui s’est révélée juste !

@ : Et aujourd’hui, entre vous deux, qui fait quoi ?

Coordination culturelle : À la Coordination culturelle, on s’occupe des relations avec les services des Villes associées, les entreprises et les associations partenaires. Et la semaine du festival, l’équipe de la Coordination culturelle et du Centre culturel prennent en charge la logistique et l’accueil des publics.

Centre culturel : Le deuxième aspect dans la construction d’un événement comme Les Irlandays, et pas des moindres, c’est l’esthétique, la direction artistique. On gère ainsi la programmation artistique et les contacts avec les artistes qui se produisent sur scène pendant la semaine.

Concert de Carlos Nunez lors des Irlandays 2011

@ : En amont, quelles sont les différentes étapes de toute cette organisation?

Coordination culturelle : Pour l’édition 2013, on a commencé à travailler près d’un an avant la manifestation. Le festival des Irlandays est conçu lors de comité de pilotage qui regroupe élus et partenaires. La première réunion du comité a eu lieu fin mars 2012 et nous a permis de définir les dates, le déroulé global du festival et son esthétique. Cette année, nous nous sommes longuement interrogés sur l’emplacement du Magic Mirror Pub, qui sera finalement installé à proximité de la Maison de l’Environnement de Paris-Orly. Deux autres réunions, en juin et en août, ont ensuite permis de travailler le budget, la stratégie de communication et de préciser l’implication de chaque partenaire dans l’événement : par exemple, on a réfléchi à comment croiser la thématique de l’Irlande à celle des femmes qui est abordée dans le cadre de Femme plurielle, femmes singulières et, avec le Conservatoire de musique, de danse et de théâtre, à sa manière de s’inscrire dans le festival. Les résultats de ces questionnements, ce sont la conférence sur la place des femmes en Irlande animée par Florence Cadier et la Master Class avec Oisin Mac Diarmada.

Le Magic Mirror Pub

@ : Et du point de vue de la programmation, quand commence la préparation du festival ?

Centre culturel : Dès la fin de la précédente édition ! Plus précisément, choisir de programmer des artistes, c’est avant tout faire preuve de beaucoup de curiosité pour la musique celtique. Outre les groupes à forte notoriété comme Solas cette année, on cherche à programmer des jeunes artistes talentueux pour les faire découvrir au public francilien. Et pour ça, une seule recette : se bouger ! Il faut se déplacer dans les festivals et aller voir ailleurs les artistes jouer. Donc, deux fois par an, on va sur place, en Irlande et en Bretagne, assister entre autres au Festival de Cornouailles à Quimper et à l’Interceltique de Lorient. Et quand le groupe nous plaît, on en profite pour les rencontrer et leur parler des Irlandays. Ce qui compte pour nous, en plus du talent, c’est la variété instrumentale des formations musicales pour que la programmation du festival soit la plus éclectique possible et plaise au plus grand nombre. Cette année, on pourra ainsi entendre des cornemuses, du bouzouki, de la mandoline ou encore du fiddle, le violon traditionnel irlandais.

@ : Et comment les artistes réagissent quand vous leur proposez de venir jouer aux Irlandays ?

Centre culturel : Le plus difficile n’est pas de les convaincre ! Le festival commence à être bien connu des musiciens, donc ils viennent volontiers. Ce qui est vraiment délicat est de définir une date. S’il y a une période où il est compliqué de programmer un artiste irlandais, c’est bien la semaine de la Saint-Patrick ! Ils tournent beaucoup à ce moment-là, ce qui nous oblige, nous, pendant la manifestation, à être très disponibles pour assurer les allées et venues des artistes : à chaque festival, un chauffeur fait la navette entre les salles de concert, les hôtels et les aéroports, et il y a un pont aérien entre Belfast, Dublin et Paris pour leur permettre d’être présents à tous leurs spectacles. Ainsi, une année, le groupe Altan avait réussi l’exploit d’assurer trois concerts en 24 heures le soir de la Saint-Patrick : ils venaient de New-York quand ils sont arrivés à Athis-Mons et à cause, ou grâce, au décalage horaire, ils ont passé une nouvelle soirée de la Saint-Patrick à Belfast le même jour ! Un artiste irlandais ne s’arrête jamais cette semaine-là !

@ : Si c’est un défi au niveau du planning, les Irlandays, c’est aussi un défi technique, non ?

Coordination culturelle : C’est particulièrement vrai pour le Magic Mirror Pub puisque le lieu est créé spécialement pour l’occasion. Tous les deux ans, un camion vient exprès depuis la Hollande nous livrer le chapiteau et le monter. Ensuite, à nous de l’équiper d’une alimentation électrique, de l’éclairage, du chauffage, des toilettes et d’un accès à l’eau de rinçage pour nettoyer les verres au bar. Dans un troisième temps, vient l’installation de la scène et de la sono. Mais une fois tout ce travail réalisé, il faut que la Commission départementale de sécurité vienne visiter les lieux et nous accorder l’autorisation d’y recevoir du public. Et à la fin de la manifestation, on recommence, dans l’autre sens : la scène et la sono sont démontées dès les dernières notes de musique de l’ultime concert pour que le chapiteau puisse repartir en camion vers la Hollande le lendemain !

@ : Un pont aérien, un chapiteau qui fait la route depuis la Hollande… Les Irlandays vu par ses organisateurs, ce n’est pas de tout repos ! Merci à vous d’avoir levé le voile sur les coulisses de ce festival.

Et pour tous ceux qui ont envie d’aller voir ce que ça donne sur place, voici quelques éléments du programme :

Programme complet sur www.festival-irlandays.fr, sur l'agenda du site et l'application mobile de la Ville d'Athis-Mons. 

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