L'HISTOIRE DU JARDIN

En 1996, le Museum d’Histoire Naturelle de Paris (Jardin des Plantes), rendait hommage à la mémoire de Paul JOVET, chercheur et naturaliste. La ville d’Athis-Mons participa alors à un colloque de Bernadette LIZET, ethnologue, à la publication de travaux ainsi qu’à la réalisation d’ « un Jardin de Naturaliste », ce dernier situé en face de la Galerie de l’Evolution, était conçu comme une œuvre temporaire et fut maintenu sur place pendant quatre ans.

Article du Point sur le jardin-exposition en 1999 (cliquer sur le lien)

En 2000, excellente initiative des animateurs Christine et Ivan de l’ex-Maison de la Nature d’Athis Mons, qui proposent le transfert de ce jardin en ville, rue Caron, où résidaient Paul et Suzanne JOVET. Le Jardin est implanté sur des parcelles appartenant à la DDE (Direction Départementale de l’Equipement), que la ville destinait à un projet de « Trame Verte ». Ces terrains, alors en friche, conservaient encore des traces d’anciens jardins d’eau et des parcs de la fin du XIXème siècle.

Le JARDIN PAUL JOVET est inauguré le 23 mars 2002, la ville d’Athis Mons ayant réalisé les travaux nécessaires à l’installation et à la décoration avec l’intervention de Mlle Anne-Elizabeth WOLF, Architecte-Paysagiste-Botaniste du Museum National d’Histoire Naturelle et de Jean-Pierre BRAZS*, Plasticien (ferronnerie d’art). Depuis, les Services Techniques de la Ville veillent à la poursuite de son aménagement et participent à son entretien. Ce nouvel espace à caractère participatif va évoluer au fil des apports de spécialistes et d’amateurs amis du Jardin et grâce à la contribution du Museum National d’Histoire Naturelle (dons de graines et de plantes). La direction du Service des Cultures du Museum nous assiste également de ses conseils afin que le « JARDIN DE NATURALISTE » soit poursuivi dans l’esprit de son créateur.

* Jean-Pierre BRAZS, 18 rue Georges Thill – 75019 Paris

 

Février 2006 : Le 8 février 2006, les amis naturalistes du Jardin Botanique Paul Jovet de Saint-Jean-de-Luz avaient fêté son quatre-vingt douzième anniversaire : un concert surprise et beaucoup de tendresse. C'était à Biarritz où Suzanne Jovet continuait avec passion ses recherches sur la nature végétale. A notre grande tristesse, elle s'est éteinte le 23 février. Comme son époux Paul Jovet, elle avait été chercheur et professeur au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris (Jardin des Plantes), où elle fut la première femme professeur, nommée directrice de laboratoire, celui de cryptogamie. Suzanne Jovet-Ast était une scientifique de renom international, spécialiste des Riccia, dont elle venait juste de terminer la monographie mondiale. Une personne prestigieuse et si simple à la fois ! Certains d'entre nous l'ont croisée alors qu'elle herborisait avec Paul Jovet dans les sentiers de Mons ou sur quelque bord de trottoir anonyme, car "toute plante, même la plus modeste a son histoire qui fait d'elle un sujet unique". Unique, respectable et irremplaçable, comme chaque individu pourrait-on ajouter aujourd'hui puisque sévissent la discrimination et le spectre du clonage. Dans les friches urbaines, à travers les espèces ayant survécu au développement précipité des villes, le couple recherchait cette "vie sauvage" riche de relations sociales et qu'il faut préserver. Ils emménagèrent rue Caron en 1958. Dans leur jardin naturel, poussaient des plantes sauvages et s'étirait une vigne. Le houblon recouvrait la façade de la maison : un univers candide de liberté et d'harmonie. Lors de leurs promenades, le couple avait rencontré la tulipe sauvage (Tulipa sylvestris), espèce devenue rare, aujourd'hui protégée, en Essonne présente seulement dans six communes. C'était au fin fond du précieux Coteau des Vignes, devenu récemment propriété de la Communauté de communes Les Portes de l'Essonne. En Suzanne Jovet cohabitaient l'enthousiasme et la sagesse. Inlassablement émerveillée par la nature, c'est avec sérénité qu'elle en respectait les lois, même la plus cruelle : la mort…"C'est la nature, on n'y peut rien, il faut continuer" avait-elle calmement déclaré lorsque Paul Jovet disparut en 1991. C'est une leçon primordiale qu'elle nous laisse en héritage. Nous allons donc continuer à nous émerveiller, à travailler, à transmettre aux autres. Elle manque déjà à Bernadette Lizet et Anne-Elizabeth Wolf, conceptrices du transfert de Paris à Athis-Mons du Jardin de Naturaliste Paul Jovet, à tous ses amis du Pays Basque, Jacques Cazaubon, naturaliste et vieil ami de Paul et Suzanne Jovet, Gratienne et Guy Tényé, Jeannette Breton et Jeannine Fortems, qui l'ont soutenue à la fin de sa vie. Elle manque beaucoup à Athis. Sur le chemin des herbes folles, dédions à Mme Jovet une pensée en forme de papillon sur fleur de Buddleja davidii, une des "préférées" du chercheur Paul Jovet.
Renata Mordente